Rameaux 2010

Qui suis-je dans ce peuple de Jérulalem ?

Cette foule qui s’empresse de suivre Jésus de l’acclamer, mais qui quelques jours plus tard criera : « crucifie le ! ». Cette foule en moi qui fait comme tout le monde, qui est caplable de dire de bonnes paroles avec ceux qui disent de bonnes paroles, mais qui est capable aussi de cracher sur mon prochain avec ceux qui crachent dessus ? Cette foule qui prie  Jésus, et cette même foule qui cri sur Jésus !

Suis-je comme ces pharisiens ? Non pas ceux qui condamnent Jésus, mais comme tous ceux qui pensent qu’ils n’ont pas besoin de lui, tous ceux qui se sauvent eux-même par leur prières et leurs obéissance à la loi, tout ceux qui se sauvent en pensant qu’un bon carême les remets dans la grâce de Dieu ! tous ceux qui pensent qu’au fond le salut est bienvenu dans le monde mais surtout pour les autres qui sont méchants et qui n’ont rien compris, le salut est pour tout ceux qui ne sont pas comme nous, pour ceux qui ne vont pas à la messe régulièrement, tous ceux qui ne partagent pas comme nous, tous ceux qui ne  croient pas comme nous. Serais-je comme ces pharisiens qui pensent que le mal ne les a pas atteint, que le mal est extérieur à eux ! Ou si le mal les a atteint, il faut dire si peu qu’ils peuvent à coup d’effort se sortir de ce creux !

Mais si je suis ici, je suis peut-être plutôt comme les disciples qui suivent Jésus qui lui ont dit oui. Un oui qui malheureusement n’est pas assez profond, pour aller avec Jésus jusque dans sa passion ! Les disciples ne sont pas là avec Jésus, ils dorment quand Jésus donne sa vie, quand Jésus leur demandent de veiller, ils ne sont pas là, ils ne comprennent rien, ils ne veulent pas souffrir alors ils préfèrent dormir !

Mais comment tenir devant la croix ? Comment être là devant celui qui donne tout alors que je donne si peu, comment vivre la compassion ?

Ce n’est pas en croyant que j’ai compris et que je vais moi aussi donner ma vie comme Jésus, ne faisons pas la même bêtise que Pierre qui croit qu’il peut vraiment suivre Jésus jusqu’au bout, alors qu’il dort pendant que Jésus donne sa vie à Gethsémani. Il est peut-être bon de passer par cette étape, croire que je peux vraiment suivre Jésus par moi-même, ce coté en nous un peu comme les pharisiens qui se sauve par lui-même… Pierre n’ira même pas au pied de la croix, mais il comprendra dans le regard d’amour du Christ combien il est aimé, tout pauvre qu’il est ! Pierre va vivre la passion pas celle qu’il avait imaginé (comme un héros qui va jusqu’à la croix avec Jésus), mais celle qui lui permet de se laisser sauver par l’amour du Christ.

Car Jésus vient pour me sauver, moi, car j’ai besoin de salut.

Si ne crois pas que je suis comme cette foule qui a insulté Jésus, qui a renié son humanité,

Si ne ne crois pas que je suis comme Pierre ou ces pharisiens auto suffisants

Si ne crois pas que je suis comme ces larrons sur la croix parce que j’ai fait le mal (il n’y a que Jésus qui est innocent !)

Si je ne crois pas que je suis un pécheur, parce que je ne vois pas mon péché,

Si je ne crois pas que je suis capable du pire sans la grâce de Dieu,

Alors je ne me connais pas, et ne n’ai pas encore compris la pauvreté de la nature humaine… et je suis menteur car Jésus vient me sauver, et si Jésus le fait parce que j’en ais besoin !

Si notre Dieu envoi son Fils pour nous sauver, c’est bien que nous en avons besoin, Jésus lui-même dira : « je ne suis pas venu pour les justes mais pour les pécheurs, je ne suis pas venu pour les biens portants, mais pour malades »

Si ne vois pas mon péché, la maladie est plus grave, mais le remède est là : Jésus et sa croix.

Je ne vois pas mon péché parce qu’il est caché, et sur cette croix, je vois révélé à la fois l’amour de Dieu et mon péché !

Ayons le courage de venir à Jésus,

Car la croix est la clé de nos portes fermées par le péché, la croix est la clé de nos cœurs fermés par le péché.

Toutes ces portent qui renferment des tombeaux et des cadavres…

Oui des cadavres, tous ces lieux en nous qui sont mort parce que blessés ils se sont fermés à la vie, tous ces lieux en nous qui sont mort par manque de pardon, tous ces lieux en nous qui sont mort par manque de don de nous même, …

Mais aussi tous ces lieux autour de nous qui sont des lieux de mort parce que nous avons jugé, nous avons enfermé notre frère, notre sœur … et nous l’avons tué par des paroles ou bien des gestes…

Tous ces tombeaux Jésus veut les ouvrir le jour de Pâque, il ne veut pas sortir seul du tombeau, comme il prend Adam par la main, veut aussi me prendre par la main, mais avant il faut que je descende avec lui dans mes enfers… ou dans mes enfermements, que le laisse le Christ par sa douceur et son humilité me visite, que je laisse le Christ avancer sa croix dans les serrures rouillées de mes portes closes, que je le laisse enfin me sauver

… alors je connaitrais la résurrection…

Cessons de pleurer sur le Christ, mais obéissons à sa Parole : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants… », et avançons-nous pour connaitre l’amour du Christ et la victoire de sa résurrection.

Nous n’y arriverons pas seul, cette année, j’ai envie de suivre Jésus avec Marie, car elle va jusqu’au bout, au pied de la croix, le seul disciple qui a été au pied de la croix l’a été avec Marie. Le seul qui est resté au pied de la croix y est resté avec Marie.

Car c’est dur de rester sur ce lieu de souffrance, la souffrance de Dieu qui voit tant de cœur fermés, mais aussi ma souffrance devant tant de blessures et de fermeture dans ma vie.

Quand je pense au chemin que j’ai à faire cette semaine, je ne pense pas au chemin que j’aurai à faire demain en rentrant à l’hôpital, car il est devenu léger par grâce (merci pour vos prières) ; je pense à ce chemin intérieur de conversion, ces passages à faire, ces lieux intimes de résistances où j’ai envi de baisser les bras, car rien ne change vraiment après des années de lutte !

Cette semaine tout peu changer parce que j’ai envi de me tenir au pied de la croix pour contempler celui qui donne sa vie pour moi et qui me sauve.

« Qui regarde vers lui resplendira sans ombre ni trouble  au visage » nous dit le psaume, c’est ce que je veux vivre cette semaine.

Merci

Jean Michel Bernier

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3 Réponses to “Rameaux 2010”

  1. RUBRECHT Jean François Says:

    Merci, grand Merci Jean Michel pour cet enseignement qui va me guider en cette semaine.
    Merci de m’inviter à réaliser cette foule qui est en moi,
    Merci de m’aider à contempler le ragrd d’amour de Jésus pour Pierre, pour chacun de nous et de m’aider à accueillir celui-ci dans l’humilité avectoutes mes pauvretés,
    Merci de me dire combien je peux compter sur l’intercession de Marie présente au pied de la croix.
    Bien en communion avec toi,

  2. Arline Says:

    Wow, c’est super cette méditation en ce début de semaine sainte… merci Jean-Michel, merci de nous guider sur le chemin de sainteté. Benjamin et moi te portons dans nos prières, bon courage pour cette semaine à l’hôpital. Le Seigneur est avec toi. Bisous.

  3. christiane Says:

    Merci Jean Miche…tout un chemin à suivre pour cette semaine sainte et encore et encore!!! Oui je suis comme cette foule, oui je suis comme Pierre et les autres qui dorment alors que Jésus se donne tout à nous!! Avec Marie la route sera allégée par ce qu’elle est humble et toute donnée!
    Bon courage pour ton nouveau traitement..ici nous continuons à penser à toi et à te porter dans notre prière!!!
    En attendant la joie de Pâques, bisous
    Chritiane

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